
Le marché de la fourrure divise le monde du luxe
Publié le par Journal du Luxe
Le débat sur la fourrure continue de prendre de l’ampleur dans le monde du luxe alors que la Fashion Week de Paris 2015 vient de se clôturer.
Les leaders du luxe s’opposent face à la fourrure
La fourrure reste aujourd’hui un débat tendu. Les Maisons du luxe ont chacune un avis différent sur la question. Alexander Wang et Karl Lagerfeld l’utilisent, Anna Wintour la cautionne alors que Ralph Lauren, Stella McCartney et Alexandra Shulman la proscrivent. Pourtant, elle constitue toujours un élément incontournable de la mode, mis en avant cette année sur les podiums des défilés.
Cette année, 73% des défilés présentés dans les grandes capitales utilisaient la fourrure d’une façon ou d’une autre (83 % à Milan).
Au mois de juillet 2015, à Paris, la célèbre marque Fendi, dont le directeur artistique n’est autre que Karl Lagerfeld, avait organisé un défilé mettant à l’honneur la fourrure qui avait provoqué des manifestations.

La fourrure, un marché en pleine croissance
Les ventes mondiales de fourrure ont doublé ces dernières années, passant de 15,6 milliards de dollars en 2011 à 35,8 milliards de dollars en 2013. « Nous vivons un moment d’innovation technique sans précédent. Durant les cinq dernières années, on a appris à la colorer de tons inimaginables auparavant: rose pastel, jaune, violet… De même, nous pouvons désormais réaliser des insertions presque invisibles qui permettent de mélanger différentes teintes sur une même pièce et la tisser avec d’autres matières comme le cuir, le coton ou la laine » explique Mark Oaten, président de la Fédération internationale du commerce de la fourrure.
L’Europe reste le premier producteur de fourrure malgré la forte montée des producteurs chinois. Les principaux facteurs de cette augmentation sont la demande croissante en provenance de la Chine ainsi que l’arrivée de la fourrure dans le prêt-à-porter masculin. Aujourd’hui, les créateurs s’en amusent. Ils la colorent, la tissent, l’incrustent sous forme de détails sur des robes, des hauts, des accessoires. La maison de vente aux enchères Saga Furs organise un concours au London College of Fashion, elle fournit la fourrure gratuitement et les gagnants du concours obtiennent un stage. Il existe également un concours organisé par « The British Fur Trade Association », qui a enregistré une hausse de 50% des candidatures cette année, selon son directeur général Mike Moser. « Nous travaillons avec ces jeunes talents, nous les formons et leur offrons des bourse. »

PETA continue sa lutte face aux grands noms du luxe
PETA, People for the Ethical Treatment of Animal, est une asssociation dont le but est de défendre les droits des animaux. » Les ventes de peaux s’écroulent. Il existe de plus en plus d’alternatives, et les marques l’ont compris, » explique Mimi Bekhechi, directrice de la fondation PETA. Ralph Lauren et Tommy Hilfiger ont arrêté l’utilisation de la fourrure depuis de nombreuses années. De même que le groupe H&M, American Apparel, Topshop et Zalando qui ont tous adhéré au programme sans fourrure de la Fur Free Alliance. Les personnes célèbres sont également nombreuses à s’engager contre la fourrure dans des campagnes lancée par PETA.


Le marché de la fourrure est toujours aussi présent dans les défilés et les vitrines des maisons de luxe malgré les actions des associations qui continuent de lutter en faveur des droits des animaux.
« Pourvu qu’on laisse le choix aux consommateurs tout en offrant une créativité et une qualité irréprochables qui la rendent irrésistible. « indique Hannah Weiland, directrice de Shrimps, ligne de prêt à porter et accessoire en fausse fourrure. La fausse fourrure serait-elle la manière la plus indolore de clore ce débat ? Les marques de luxe accepteront-elles de renoncer à l’utilisation de la fourrure ? Les chiffres et la demande ne semblent pour l’instant pas l’indiquer.
