Comment résister à la tendance du «now & noisy»?
Publié le par Journal du Luxe
Le digital impose un nouveau rythme : les produits doivent être instagramables, le besoin d’alimentation des réseaux sociaux devient un casse-tête pour les équipes créatives , les images doivent être toujours plus belles et toujours plus recherchées pour sortir du lot…alors, comment faire face à cette problématique de l’immédiateté dans le luxe ? C’est la question que se sont posées le bureau de conseil en stratégie et création Leherpeur et l’agence de communication L’Art en Direct. Découvrez les quatre postures qui se dégagent de cette analyse.
« Le luxe est un contre-pouvoir à la pression du now »
Géraldine Mahé
Le luxe « Voltaire » : les future shapers
Le luxe voltairien s’adresse à une clientèle qui revendique une vision éthique et philanthropique du progrès. À l’image de la philosophie des Lumières, le luxe « Voltaire » se donne pour mission d’élever l’homme par le progrès et la culture. À l’instar du Philantro-Lab, un incubateur qui verra le jour à Paris en 2018 pour favoriser l’émergence de nouveaux projets philanthropiques, le luxe voltairien mêle audace esthétique, sociale et technique.
Le luxe « Rousseau » : les future breakers
Avec Rousseau, le but est de ralentir le rythme effréné impliqué par la pression du « now, du noisy et du twittable » , à en croire Géraldine Mahé, consultante en stratégie au sein du cabinet Leherpeur. Le luxe « Rousseau » est synonyme d’un retour à l’essentiel et à la nature. Fini le consumérisme, l’heure est à l’essentialisme. L’innovation se met au service de la nature et de l’éthique pour un luxe « slow » et méditatif.
Les future breakers brisent les codes d’un futur synonyme de changement permanent et accéléré et « se réinscrivent dans le temps pour trouver du souffle et du sens », selon Géraldine Mahé.
Le luxe « Phalanstère » : les future shakers
L’émerveillement est le maître mot du luxe « Phalanstère », qui tire son nom d’un modèle de communauté idéale imaginée au XIXe siècle par Charles Fourier. Géraldine Mahé, qualifie de « religionnaires« les créateurs « porteurs d’un idéal communautaire festif », qui s’inscrivent dans cette vision du luxe, faite de partage et de sensations renouvelées.
Elle cite comme exemple Stella McCartney ou Alessandro Michele, créateurs d’un luxe « néo romantique, fondé sur les valeurs de partage, d’amour et de métissage » . Ces créateurs, et bien d’autres, bousculent les normes établies et imaginent ensemble un nouveau futur, à la fois authentique et novateur.
Le luxe « Xanadu » : les future explorers
Les future explorers, ce sont ces individus qui utilisent toutes les possibilités offertes par les nouvelles technologies à la recherche de la jeunesse éternelle. Ils se distinguent par leur quête d’un idéal qui lie à la fois économie, santé et esthétique. À mi-chemin entre la science et une certaine forme de spiritualité, ces explorateurs du futur se veulent « anticipateurs » des évolutions à venir. Ils revendiquent une posture visionnaire.
Chacune de ces postures offre une manière de repenser le futur du luxe, en prenant le contre-pied de la pression de l’immédiateté induite par le digital.
« Le luxe doit être une mémoire du futur »
Pierre Bergé