Les hôtels de la chaîne Dorchester au cœur de la polémique
Publié le par Journal du Luxe
Les hôtels de la chaîne Dorchester, appartenant au sultanat de Brunei, se trouvent actuellement au cœur d’un boycott lancé par des acteurs influents du secteur du luxe. Ceux-ci remettent en cause la mise en place progressive de la charia au sein du pays situé sur l’île de Bornéo.
Boycott des hôtels Dorchester Collection
Depuis plusieurs semaines, les appels au boycott des hôtels de luxe appartenant au sultanat de Brunei se font de plus en plus nombreux. La charia, une loi islamique, a été mise en place dans ce pays depuis le 1er mai dernier, une évolution ayant soulevé une forte polémique dans l’univers du luxe.
De nombreuses personnalités se sont opposées à cette direction, incitant les clients à déserter les établissements du groupe Dorchester Collection. Quelques adresses parisiennes à l’image du Meurice ou du Plaza Athénée sont déjà touchées par cette action, tout comme l’hôtel Dorchester à Londres, le Richemond à Genève et le Beverly Hills Hotel à Los Angeles. Des annulations de réservation ont déjà été enregistrées au sein de ces palaces.
Le milliardaire Richard Branson, le PDG du groupe Kering François-Henri Pinault ainsi que la rédactrice en chef de Vogue États-Unis Anna Wintour font partie des acteurs s’étant insurgés contre ce choix politique et religieux, jugeant certaines mesures attentatoires à la dignité humaine.
Le commissaire européen au Commerce Karel De Gucht soutient également cette campagne de sensibilisation. Des organismes tels que les Nations Unies ou l’ONG Human Rights Watch, ont eux aussi exprimé leur inquiétude et leur désapprobation.
Le boycott des hôtels de Brunei, une décision controversée
Alors que certains établissements de la chaîne souffrent déjà de l’opération de contestation, le directeur général de Dorchester Collection, François Delahaye, exprime son désaccord. « Je ne suis pas en train de défendre la charia, loin de là. Mais qu’est-ce qu’un aubergiste a comme poids face à une décision politique et religieuse ? » a-t-il souligné.
L’homme d’affaires poursuit « Les seules personnes qui vont être affectées par ce boycott, ce sont les 3500 salariés du groupe, certainement pas le sultan » .
L’acteur américain Russel Crowe a quant à lui indiqué sur Twitter qu’il continuerait à fréquenter les différents établissements concernés, afin de ne pas mettre en péril la vie professionnelle des nombreux salariés du groupe Dorchester. Il propose toutefois de boycotter le pétrole provenant de Brunei.
Enfin le conseil municipal de Berverly Hills enjoint le sultan de Brunei à vendre l’hôtel qu’il possède dans la ville, tout comme le reste de ses propriétés y étant situées.
Aux États-Unis, un porte-parole de la diplomatie américaine a exprimé l’inquiétude du gouvernement face à l’installation de la charia à Brunei. Néanmoins, Washington ne s’associe pas à l’appel au boycott des hôtels du groupe Dorchester Collection.