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Nona Source : un showroom dédié aux surplus textiles des maisons du groupe LVMH.

Publié le par Journal du Luxe

En avril dernier, LVMH donnait officiellement le coup d’envoi de la plateforme de revente de matières dormantes Nona Source. Désormais, le projet se dote d’un lieu physique dédié à l’expertise autour de la revalorisation textile. Visite guidée.

Une plateforme pour un sourcing plus responsable.

Depuis la rentrée, Nona Source a pris ses quartiers au sein de La Caserne, une adresse qui n'a rien d'un hasard alors que l'espace, situé dans le 10ème arrondissement de Paris, se veut devenir le plus grand accélérateur de transition écologique Mode et Luxe en Europe. À l'étage, tout près de l'entrée du bâtiment, le showroom Nona Source a des allures de salon feutré où s'alignent les coupons de lainages, jerseys, cotons, soieries et autres tissus naturels ou techniques. Leur particularité ? Tous sont issus d'excédents de stocks rachetés auprès des différentes maisons de LVMH.

Ce concept est le fruit de la rencontre entre trois collaborateurs du groupe - Marie Falguera, Anne Prieur du Perray et Romain Brabo - porteurs d'un constat commun. Ou plutôt, d'un double constat. D'un côté, des maisons de luxe confrontées à la gestion des surplus de leurs matières premières. De l'autre, des créateurs et des marques émergentes ou établies devant faire face à des difficultés d’approvisionnement.

Lancée dans le cadre du programme d’intrapreneuriat DARE, l’initiative a d'abord pris les traits d'un site e-commerce regroupant plus de 700 références classées par type, composition, poids, usages ou propriétés, photos et vidéos à l'appui. Ici, l'unité minimale de commande ne se fait pas au mètre de découpe mais sur la base du plus petit rouleau disponible. Les créateurs peuvent y trouver des tissus vendus, en moyenne, au tiers de leur prix d'origine. De quoi stimuler l'imagination puisque cet écosystème incite à créer en fonction des matériaux disponibles, et non l'inverse.

La bibliothèque textile de Nona Source.

Et parfois, l'inspiration se nourrit sur-place. Si la start-up compte aujourd’hui quelque 300 clients actifs dont la moitié fonctionne en 100% digital, l’ouverture d’un espace physique s’est imposée dès les prémices du projet. 

Au sein de ce nouveau showroom, les professionnels du secteur peuvent toucher les matières, mais aussi échanger avec les experts sur les particularités d’un tissu, son rendu ou encore les spécificités d’un patronage. Les rendez-vous s'opèrent sur place ou à distance, par écrans interposés.

Mais à l'heure où les groupes de luxe accélèrent leurs stratégies de réduction de déchets, le business model de Nona Source pourrait-il bientôt se flétrir ? Pas dans un futur proche selon Romain Brabo qui évoque une problématique systémique. "Les volumes de production grimpent car la demande augmente", explique t-il. "Même si les maisons travaillent à l'ajustement de leurs stocks et de leur production, nombreux sont les fournisseurs de matières premières qui exigent encore certains minimums de commandes. C'est toute l'industrie qui doit se mettre au travail."

Nona Source, qui opère au niveau européen, devrait ainsi intégrer progressivement d'autres ressources créatives à son offre. Pour l'heure, la structure inaugurera le 9, 10 et 11 décembre à La Caserne sa toute première vente dédiée aux étudiants et aux professeurs issus d'écoles de Mode et de Design, accessible sur inscription.

Showroom Nona Source @ La Caserne.
12 Rue Philippe de Girard, Paris 10.

par Journal du Luxe