Luxe durable : les cultures alternatives de Stella McCartney

Pionnière du luxe durable, la griffe de mode fêtera dans quelques mois ses 25 ans. L'occasion de mettre en lumière quelques-unes des matières plébiscitées par la marque qui a renoué en début d'année avec son indépendance. 

Des alternatives au cuir multisourcées

Réalisées à base de déchets issus de la viticulture (Vegea) ou de la culture de pommes (Uppeal), des parties végétatives du champignon (Mylo, Hydefy), de résine végétale (Mirum), de bananiers (Bananatex) ou encore de bouteilles en plastique et de maïs (Yatay), les alternatives aux peaux animales constituent l'un des principaux chevaux de bataille de la créatrice Stella McCartney, végétarienne, qui revendique ne jamais avoir utilisé de cuir dans ses collections. Ces innovations sont aussi bien utilisées dans les vêtements, les souliers et les accessoires de la marque parmi lesquels le sac signature Falabella, l'un des supports favoris de l'enseigne pour le test and learn de néo-matériaux. 

Le Savian au service du Fur-Free-Fur

De la fausse fourrure certes, mais pas n’importe laquelle. Si Stella McCartney privilégie les alternatives cruelty free, celle-ci entend privilégier des solutions autres que les imitations à base de plastique, particulièrement polluantes. Pour ce faire, la styliste travaille notamment avec le Savian, une matière biodégradable à base de cellulose d'ortie, de chanvre et de lin issue en partie de déchets agricoles. La promesse ? Des émissions de CO2 réduites de 40 à 90% par rapport à des fourrures synthétiques.

Effet plume

Régulièrement visibles sur les podiums, les plumes animales ont également droit à leur alter ego végétal. Alors que Stella McCartney, dans une pétition signée avec PETA, alertait il y a quelques mois sur les 3,4 milliards de volatiles tués ou maltraités chaque année pour leurs plumes, cette dernière a introduit dans ses collections une alternative à base de BioPuff. Gonflant et résistant à l'eau, ce matériau a la particularité d'être élaboré à partir de joncs réputés pour leur capacité à capter les émissions de carbone tout en renforçant la biodiversité locale. Même dynamique avec le Peekaboo, un fil de nylon recyclable formulé à base de déchets plastiques, au rendu vaporeux.

L'alter-plastique

Si la marque privilégie les options vegan permettant de remplacer les matières d'origine animale, celle-ci intègre également de façon régulière des alternatives aux fibres synthétiques telles que le plastique. Parmi elles, le BioCir Flex et sa composition inédite à base de graines de ricin, utilisé notamment pour les baskets S-Wave Sport. Autre alternative avec Mango Materials qui synthétise le méthane en biopolymère PHA, qui, sous la forme de granulés, sert notamment à la fabrication des montures de lunettes de la griffe.

Des agréments intelligents

Pour pousser ses engagements un peu plus loin, Stella McCartney a également introduit plusieurs ad on permettant de donner une valeur ajoutée supplémentaire à certaines de ses pièces. Parmi eux, l'Airlite, un revêtement capable de neutraliser 90% des polluants atmosphériques, utilisé notamment en couche de finition sur certains sacs Falabella. Autre exemple avec l'utilisation dans la collection Printemps 2025 de l’Algae Black, un pigment fabriqué par la société Living Ink à partir de déchets de biomasse d'algues issus de la production de compléments alimentaires. Sa particularité ? Il emprisonne plus de carbone qu'il n'en émet lors de sa production.