LVMH s'empare des médias économiques L'Opinion et L'Agefi
Publié le par Pauline Duvieu
Le 2 juillet dernier, le numéro 1 du luxe a finalisé le transfert de propriété de la société Bey Médias, qui compte L'Opinion et L'Agefi. LVMH muscle ainsi son portefeuille de médias, regroupant déjà le groupe de presse Les Échos-Le Parisien et Paris Match.
LVMH à l'assaut des médias
LVMH agrandit sa division "autres activités", qui a enregistré 49 millions d'euros de revenus au premier trimestre 2025. Déjà actionnaire minoritaire, à hauteur de 25%, le géant du luxe français vient d'acquérir l'entièreté de Bey Médias. Le groupe enrôle ainsi le quotidien L'Opinion, qui propose depuis 2021 un pôle luxe et lifestyle O2, et L'Agefi, un média spécialisé dans la finance et l’économie. Au total, les deux journaux comptent 150 employés dont 90 journalistes. Rémi Godeau pour L’Opinion et Alexandre Garabedian pour L’Agefi conservent leur poste de rédacteur en chef.
Bernard Arnault entend "donner les moyens aux titres de se développer", lui qui a été l'un des premiers investisseurs au lancement de L'Opinion en 2013 par Nicolas Beytout, patron de Bey Médias qui reste président de la firme. Cherchant un repreneur solide et de confiance depuis quelques années, ce dernier a ainsi cédé ses parts (38%) à LVMH, tout comme les autres actionnaires : Téthys, la holding de la famille Bettencourt, le magnat des médias Rupert Murdoch et l'investisseur et entrepreneur américain Ken Fisher. Le montant de la transaction n'a pas été indiqué par les parties.
Bey Médias a été intégré à la filiale Ufipar de LVMH, dans une division distincte, lui permettant de rester indépendant du groupe Les Échos - Le Parisien détenu par l'entreprise de luxe. La multinationale de Bernard Arnault possède en effet Les Échos depuis 2007 et avait d'ailleurs confié sa présidence à Nicolas Beytout. Puis, c'est en 2015 que LVMH a enrôlé Le Parisien, lui permettant à l'époque d'être propriétaire de deux grands médias français.
Fin 2024, la société a jeté son dévolu sur Paris Match pour un montant d’environ 120 millions d'euros. Bien que la croissance de LVMH soit au ralenti - +1% en 2024 et 84,7 milliards d'euros de ventes -, la firme continue d'investir dans les médias, sur fond de capital symbolique, soft power, diversification stratégique et contrôle de son image.