Loro Piana épinglé pour manquements dans le contrôle de sa sous-traitance

Publié le par Journal du Luxe

Alors que la justice italienne renforce ses contrôles au sein des chaines de production du secteur du luxe, Loro Piana devra réviser ses pratiques après des manquements révélés chez l'un de ses fournisseurs.

Une faille dans la sous-traitance de Loro Piana

Pas de sanction à proprement parler mais un accompagnement judiciaire "préventif" de douze mois.

La décision du tribunal de Milan à l'encontre de la Maison italienne Loro Piana, spécialisée dans la maille de luxe, intervient à la suite d'une plainte pour violences et salaires impayés déposée contre l'un de ses sous-traitants basé dans le nord de la ville.

Les investigations menées par la police italienne ont permis de mettre à jour un atelier employant plusieurs personnes en situation irrégulière. Selon le rapport des autorités cité par Reuters, ces dernières étaient contraintes de travailler "jusqu'à 90 heures par semaine, sept jours sur sept, étaient payées 4 euros de l'heure et dormaient dans des chambres installées illégalement à l'intérieur de l'usine".

Cette structure de production, qui confectionnait des pièces en cachemire, était dissimulée derrière deux sociétés-écrans. Les entreprises concernées ont été mises en examen pour exploitation de travailleurs, là où Loro Piana a été pointé du doigt pour avoir "facilité par négligence" cet état de faits.

Dans un communiqué transmis à l'AFP, la marque - qui appartient à 80% au groupe français LVMH - affirme ne pas avoir eu connaissance des pratiques de son sous-traitant. "Lorsqu'elle en a été informée le 20 mai, la société a interrompu tout rapport avec le fournisseur concerné en moins de vingt-quatre heures" précise-t-elle en indiquant qu'elle "révise constamment et continuera à renforcer ses activités de contrôle et d'audit".

Une affaire symptomatique d’un problème systémique

Cette actualité s'inscrit dans le cadre d'une série de contrôles engagés depuis 2023 par les autorités italiennes sur les pratiques de plusieurs marques de luxe nationales.

Avant Loro Piana, des Maisons comme Armani, Alviero Martini, Valentino ou encore Dior, autre marque au portefeuille de LVMH, ont également été placées sous administration judiciaire pour des faits plus ou moins similaires, illustrant l'ampleur de ces dérives de fabrication au sein des chaînes de production du luxe Made in Italy.

par Journal du Luxe