
La hausse du prix de l'or pourrait menacer les maisons de joaillerie
Publié le par Pauline Duvieu
Alors que le prix de l'or a atteint des records ces derniers temps, les marges des marques de joaillerie pourraient être impactées, entraînant probablement des hausses tarifaires sur les produits finis.
Le prix de l'or a doublé sur ces deux dernières années
L'or atteint des sommets. Ce métal précieux a dernièrement dépassé les 4 000 dollars l'once (31,1 grammes), un record sur les 24 derniers mois. Le prix de l'or a en effet doublé sur ces deux dernières années. Au début du mois d'octobre 2023, son prix était de 1 800 dollars, augmentant progressivement mois après mois. Un an plus tard, le cours de l'or s'élevait à environ 2 600 dollars et avait achevé 2024 sur cette même base. Encore plus marquant, il dépassait à peine les 1 000 dollars il y a dix ans, à la toute fin de 2015. Alors qu'il flirtait très sérieusement avec les 4 000 dollars depuis début octobre 2025, le prix de l'or a donc franchi cette barre symbolique ces derniers jours. Le 14 de ce mois, il a même passé le cap des 4 100 dollars.

Combinée aux droits de douane américains et à la faiblesse du dollar, cette hausse pourrait menacer la filière de la joaillerie de luxe. "Chacun de ces [facteurs] pourrait être compensé à lui seul par les acteurs de la joaillerie de marque haut de gamme et les horlogers, mais tous ensemble, il devient très difficile" de limiter l'impact sur les marges bénéficiaires, a déclaré Jon Cox, responsable des actions suisses chez Kepler Cheuvreux, dans un article de Reuters. Selon l'expert, "il y aura forcément une pression sur les marges", qui pourrait se traduire par une hausse progressive des prix des articles finis et, de surcroît, pénaliser le client à l'achat.
Pour autant, toujours selon Reuters, le métal ne représente qu'une faible part des coûts de production des maisons de joaillerie, à savoir 10% des ventes de bijoux en moyenne d'après Manuel Lang, analyste actions des biens de consommation chez Vontobel. Luca Solca, analyste chez Bernstein, évalue ce pourcentage entre 5 et 8% pour les marques de créateurs haut de gamme. En ce sens, "même une modeste augmentation du prix de détail pourrait compenser la hausse importante du prix de l'or" selon ce dernier. La prudence envers les hausses tarifaires semble donc de rigueur.
Au troisième trimestre de 2025, les ventes de la division Montres et Joaillerie (Tiffany & Co., Chaumet, Bvlgari...) du groupe LVMH ont affiché une croissance de +2%. Si Kering ne publie pas le chiffre d'affaires de ses marques de joaillerie (Boucheron, Pomellato, Qeelin...), Richemont, de son côté, a enregistré une progression de +7% sur son secteur joaillier (Cartier, Van Cleef & Arpels, Buccellati et Vhernier) d'avril à juin.
