Chronique
L'année 2020, n'existe plus pour la superstar du luxe, LVMH.
Publié le par Eric Briones
Cette semaine, Bernard Arnault a annoncé une nouvelle fois des résultats exceptionnels. Acte symbolique, la croissance de son groupe est si puissante qu'elle est calculée en prenant pour base l'année 2019 et non, comme le voudrait la tradition, en comparaison avec l'année dernière.
Tourner la page de l'annus horribilis...
La facilité aurait été d'afficher une croissance à trois chiffres, quatre fois supérieure aux chiffres de la moribonde année 2020. Non : quand on est fort, on se compare avec les forts, on ne tombe pas dans la facilité, ni surtout dans l'insolence. Cet acte de "sauter 2020" est une preuve que le luxe a tourné la page de cette annus horribilis, il se permet de l'effacer, comme un feed Instagram.
Quatre faits permettent de conforter un peu plus l'extraordinaire résilience économique du groupe LVMH :
1. Le moteur Vuitton, qui concentre plus de 50% des revenus du groupe, entraîne dans la croissance les autres maisons Mode & Accessoires, en particulier Fendi, Loewe, Celine et Marc Jacobs.
2. Le retour à la vie et l'envie de regoûter à des expériences (restaurants, hôtels...) en Chine et aux Etats-Unis ne se font pas au détriment des achats de biens de luxe.
3. La dépendance à la clientèle chinoise ne progresse plus, même si elle demeure puissante. Cela démontre la résilience du marché américain et le lent retour à la normale des marchés européens
4. LVMH prépare le futur, avec une série de rapprochements stratégiques et d'acquisitions après le géant US Tiffany & Co : FeelUnique, OFF White, Tod's, Phoebe Philo...
Affaire à suivre.