La Samaritaine condamnée par la CNIL pour avoir caché des caméras dans ses réserves

Publié le par Journal du Luxe

La Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés indique avoir sanctionné les exploitants du grand magasin parisien pour avoir installé des enregistreurs dans ses réserves suite au vol de marchandises. Les caméras avaient été dissimulées dans des détecteurs de fumée.

Des manquements au Règlement Général sur la Protection des Données

En août 2023, confrontée à une série de vols, la société Samaritaine SAS installe des caméras dotées de micros dans deux de ses pièces de stockage. Camouflées dans des détecteurs de fumée, celles-ci sont finalement découvertes par des salariés qui les retirent le mois suivant.

Alertée en novembre 2023 par un article de Mediapart ainsi que par une plainte déposée en parallèle, la CNIL entame alors une série de contrôles visant à faire la lumière sur cette affaire.

Si la Cour européenne des droits de l'homme stipule qu'un employeur peut bel et bien installer des caméras dissimulées, le dispositif doit néanmoins être exceptionnel, encadré, et assurer un certain équilibre entre le but de l'opération et la protection de la vie privée des employés. "Par exemple, pour être proportionné, un tel dispositif devrait être temporaire et déployé après analyse documentée de sa compatibilité avec le RGPD et au regard des circonstances exceptionnelles", indique la CNIL dans l'énoncé de son verdict.

Or, dans cette histoire, le procédé déployé par le magasin aurait démontré plusieurs failles parmi lesquelles "l'absence d'analyse préalable de conformité au RGPD". La personne en charge de la protection des données de l'entreprise n'aurait notamment été informée du dispositif que plusieurs semaines après la mise en place de celui-ci.

La CNIL a également pointé du doigt le manque de traces documentées quant au caractère temporaire de cette installation. Enfin, l'organisme a estimé que, dans ce contexte précis, l'enregistrement sonore des conversations entre les salariés était apparu comme "excessif".

Suite à ce contrôle, Samaritaine SAS s'est vu imposer une amende de 100.000 euros pour manquements au RGPD. 

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