Chronique

Manager la Gen Z : orchestrer un collectif créatif

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La Gen Z ne cherche pas un poste, elle cherche un rôle. Dans le luxe, plus qu’ailleurs, le management devient une direction artistique du travail.

La Génération Z ne se contente pas de rejoindre les métiers créatifs du luxe : elle veut les redessiner de l’intérieur. Manager la Génération Z dans le luxe, c’est accepter une évidence : elle n’entre pas dans l’entreprise pour exécuter, mais pour co-créer. Héritière d’un monde saturé d’images, habituée à naviguer entre réel et virtuel, cette génération impose un nouveau paradigme : le luxe ne se transmet plus en top-down, il se construit en intelligence collective.

L’autorité réinventée

Le manager "chef de projet" n’est plus l’horizon. La Gen Z suit les leaders qui incarnent une compétence tangible, une vision claire et un engagement réel. Elle se détourne des postures et exige des preuves.
Dans le luxe, cela se traduit par des équipes où la légitimité vient de la capacité à inspirer et à partager le savoir, pas seulement à organiser. Le manager devient mentor, metteur en scène, parfois même co-créateur.

Le feedback comme carburant

Pour la Gen Z, le silence managérial est un vide. Habituée aux boucles de retour permanentes des réseaux sociaux, elle attend des réponses rapides et claires.

Ce feedback n’est pas un contrôle, mais un signal d’attention. Les jeunes talents se projettent dans des environnements où chaque idée reçoit un écho, où l’itération est valorisée. Dans le luxe, cela implique des boucles créatives courtes, presque en temps réel, qui transforment le processus en apprentissage collectif.

© Paris School of Luxury

L’expérience avant tout

Le luxe est par essence créatif, mais pour la Gen Z, ce n’est pas suffisant. Elle veut vivre son métier comme une succession d’expériences qui enrichissent d’abord son portfolio et son CV puis l’entreprise. Chaque projet devient une scène où l’on apprend, où l’on se met en valeur, où l’on partage.



C’est la logique du luxe expérientiel, appliquée non plus au consommateur, mais au collaborateur. Offrir aux talents la possibilité de raconter une histoire à travers leur travail est devenu une condition de fidélisation.

Paris School of Luxury, terrain d’observation

À la Paris School of Luxury, plus de 400 étudiants explorent chaque année cette vision : ils ne veulent pas être spectateurs d’un héritage, mais acteurs d’une création partagée.
Leur rapport au luxe est participatif, exigeant et fluide. Ce que nous observons dans nos salles de classe annonce ce que les maisons devront intégrer : manager la Gen Z, c’est moins distribuer des tâches que mettre en scène un collectif créatif.

Par Pierre Kalaijian, Directeur et cofondateur de la Paris School of Luxury

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