
Retail : cette rue de Londres devient la plus chère au monde
Publié le par Journal du Luxe
Dans son dernier rapport Main Streets Across the World, le cabinet de conseil en immobilier Cushman & Wakefield analyse l'évolution des loyers sur les principales rues commerçantes mondiales. Après avoir détrôné l'an dernier la Fifth Avenue à New York, la Via Montenapoleone de Milan cède sa place à une nouvelle numéro un située outre Manche.
Des loyers en voie de stabilisation
La tendance amorcée en 2023 se confirme : la croissance locative sur les artères les plus recherchées du globe se tempère progressivement. Selon le rapport, les loyers de référence sur l'ensemble des zones étudiées auraient ainsi grimpé en moyenne de +4,2% cette année après une progression déjà limitée à 5% l’an dernier.
Une dynamique qui illustre un marché international en transition : en Asie-Pacifique, la hausse s'est établie à +2,1%, tandis que les Amériques se démarquent avec près de 8% de croissance, principalement tirés par les villes sud-américaines.
New Bond Street prend la tête des artères les plus chères du monde
Au sein d'un marché EMEA où les loyers ont en moyenne bondi de +4%, c'est à Londres que s'opère la bascule majeure de l'année. Troisième en 2024, New Bond Street grimpe désormais sur la première marche du podium grâce à une flambée de +22% sur un an. Le prix au mètre carré y atteint aujourd'hui 20 482 euros, signant l'une des plus fortes hausses de prix du classement. D'après l'étude, cette progression est également à mettre en relation avec la dépréciation du dollar américain par rapport à la livre sterling.
Prisée des grandes griffes de luxe telles que Fendi, Balenciaga ou encore Miu Miu, New Bond Street a notamment été choisie par Jacquemus pour accueillir il y a quelques mois sa toute première adresse en propre dans la capitale britannique.
Avec cette envolée, l'artère londonienne devance la Via Montenapoleone de Milan, stable à 20 000 euros du mètre carré, ainsi que le haut de la Fifth Avenue à New York, qui reste inchangé à 18 359 euros. Suivent Tsim Sha Tsui à Hong Kong, en recul de -6%, puis les Champs-Élysées, où les loyers demeurent autour de 12 519 euros.
La France conserve une présence remarquable dans le Top 10 EMEA. L'Avenue Montaigneprogresse ainsi de +4% à 9 941 euros le mètre carré. La rue Saint-Honoré se situe au même niveau, tandis que le Faubourg Saint-Honoré affiche 8 469 euros. L'emplacement Place Vendôme/rue de la Paix ferme ce quatuor parisien avec 8 008 euros. Hors capitale, seule la Croisette de Cannes se distingue avec une hausse de +3% pour atteindre 6 075 euros du mètre carré.
Sécuriser les emplacements prime : une priorité pour les marques de luxe
Sur un marché du luxe en mutation, l'étude de Cushman & Wakefield insiste sur la nécessité pour les grandes marques de sécuriser à long terme leurs implantations sur ces artères où les opportunités restent rares.
Mais si certaines Maisons choisissent l'investissement immobilier pour "transférer le risque des coûts locatifs et la pression concurrentielle en actif immobilier", cette stratégie n'est pas accessible à tous. Pour les autres acteurs, le cabinet met en avant des approches plus flexibles afin d'accéder à des emplacements premium en dehors du marché traditionnel. L'étude évoque ainsi la possibilité d'adopter des stratégies tierces pour accéder à des opportunités off-market, notamment en s'appuyant sur la reconversion ou la restauration de bâtiments historiques pour créer de nouvelles destinations - et expériences - retail. Baux spécifiques, montages hybrides ou collaborations avec les propriétaires, des formules agiles pour un environnement mouvant.
L'intégralité de l'étude Main Streets Across the World est accessible ici.
