Demna dévoile ses premières silhouettes pour Gucci
Publié le par Journal du Luxe
Arrivé à la direction artistique de Gucci en juillet dernier, le créateur a pour mission de redynamiser la Maison florentine, en perte de vitesse depuis plusieurs saisons.
La "Famiglia" de Gucci
Exit le quiet luxury à la Sabato de Sarno. Après s'être essayé au minimalisme sur la difficile période de transition post Alessandro Michele, Gucci entend désormais renouer avec une certaine vision de l'opulence à l'italienne.
En amont de sa participation cette semaine à la Fashion Week de Milan, la marque partage une série inédite de 38 clichés sur ses réseaux sociaux. Baptisée "La Famiglia", cette collection marque officiellement les débuts de Demna pour la Maison après dix années passées à la tête de Balenciaga, autre griffe du groupe Kering.
La Gucciness à travers les âges créatifs
Du monogramme GG à la bande Web, en passant par le motif Flora, le sac Bamboo ou le mocassin signature Horsebit : au premier regard, les codes historiques sont là. Mais alors que l'esthétique Y2K séduit les nouvelles générations de consommateurs, la collection intègre aussi plusieurs marqueurs de l'ère Tom Ford - smokings sombres, bustes dénudés, lunettes Pilote - qui dirigea le style Gucci du début des années 1990 jusqu'en 2004.
De la même façon, l'influence baroque d'Alessandro Michele s'exprime par touches dans une approche globale qui embrasse l'héritage contemporain de la Maison pour mieux le mêler aux fondamentaux de Demna tels que l'omniprésence du noir, les jeux de volumes ou encore le travail du galbe particulièrement palpable dans ses collections haute-couture pour Balenciaga.
Un vestiaire stratégique
Capturés par la photographe américaine Catherine Opie, les silhouettes s'offrent ici une mise en lumière sous forme de tableaux, comme autant de portraits de la famille Gucci au sens large.
Les dénominations des looks évoquent ainsi les différents profils qui nourrissent l'écosystème de la Maison. Des beautiful people (la princesse, la star, la it-girl) au vestiaire professionnel (le directeur, la galeriste, le nerd), de la mécène au ragazzo, de la VIC à l’influenceuse : cette galerie hétéroclite se veut porter un storytelling où l'esthétique de Gucci se diffuse à travers une palette de personnalités, de styles et d'usages.
Cette orientation multi-incarnée, appuyée par une stratégie co-ed mêlant pièces féminines et masculines, illustre la volonté de Gucci de séduire un public élargi au moment où le redressement de la griffe s'inscrit comme l'une des grandes priorités du groupe Kering, en pleine réorganisation.
Ce dispositif s'accompagne d'une mise à disposition rapide de la collection, prévue du 25 septembre au 12 octobre dans dix boutiques Gucci réparties sur des marchés-clés en Europe (Londres, Milan, Paris), en Asie (Chine, Singapour, Corée du Sud et Japon) et aux Etats-Unis.