
Chronique
Chanel : Première Galon, l’allure en signature
Publié le par Sabrina Faubel
En 1987, Chanel bouscule les codes d’une horlogerie trop masculine avec une montre pensée comme une allure :
La Première.
Octogonale comme la place Vendôme, noire comme l’encre du N°5, elle fut la première à donner au temps la silhouette d’un bijou.
Ni démonstrative, ni technique, mais immédiatement reconnaissable : une montre qui s’affranchit des conventions et qui ne s’excuse pas d’être autre.
Trente-huit ans plus tard, la griffe rejoue ce geste fondateur avec la Première Galon.
Sous l’impulsion d’Arnaud Chastaingt, Directeur du Studio de Création Horlogerie, le galon, ce ruban que Gabrielle Chanel posait sur ses tailleurs pour structurer la silhouette et en tenir la ligne, devient un jonc rigide en or jaune 18 carats : torsadé, dessiné et pensé comme un contour qui épouse le poignet.
Le textile cède la place au métal, et le geste couture se fait structure.

La pièce se décline en trois expressions : l’épure en or jaune et onyx, une variation soulignée de diamants, et une interprétation pavée, de 15 500 € à 60 000 €.
Trois façons d’affirmer un luxe qui ne parle ni de complication ni de performance, mais de tenue et de justesse.
Un mouvement quartz, un cadran noir sans index, une lecture volontairement épurée : ici, la précision s’efface derrière une écriture formelle assumée.
Arnaud Chastaingt le résume parfaitement : "Première est une leçon de style."
Et Chanel en livre une nouvelle interprétation.
À l’heure où beaucoup surenchérissent pour asseoir leur légitimité horlogère, la Maison rappelle la sienne : traduire un vocabulaire couture en langage du temps, et faire d’un détail une signature.

Parce qu’ici, le temps ne se mesure pas.
Il se porte.
Librement.

Chronique