Chronique

Dior signe Diorexquis : la haute joaillerie prend vie

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Tout commence là où Christian Dior rêvait en silence : à La Colle Noire. Bastide provençale chère à son cœur, elle s’est ouverte comme on entrouvre un journal intime. Un écrin privé pour une révélation publique : Diorexquis.
La nouvelle collection de haute joaillerie signée Victoire de Castellane s’y déploie comme un conte minéral, tissé d’imaginaire et de virtuosité, structuré autour d’un fil narratif en trois variations : paysages, bouquets, bals.

Un monde en trois temps. Trois tableaux. Trois obsessions Dior, où les saisons s’enlacent.
L’hiver s’illumine de givre en diamants, le printemps s’épanouit en jardins sertis, l’été éclate en camaïeux opalins, et l’automne s’esquisse en lumière dorée.
Chaque création suspend le temps, fige une émotion, esquisse une métamorphose.
Colliers-paysages, bagues-tableaux, boucles d’oreilles : autant de fragments de rêve, où se devinent la rosée, l’éclat du jour, un mirage.

© Courtesy of Dior Haute Joaillerie 

Mais derrière la poésie, une prouesse.

Le doublet d’opale — cette superposition précieuse d’opale et de nacre ou d’onyx — dessine des reflets liquides, changeants, comme ceux du ciel ou de l’eau.
Le plique-à-jour, savoir-faire oublié, transforme la matière en vitrail vibrant.
Les volumes dansent, les contrastes se répondent. La technique s’efface dans la lumière.

Et puis, il y a cette fausse candeur.
Ces personnages miniatures — faons, lapins, danseuses — qui jaillissent d’un bois rêvé.
Comme si Dior convoquait l’enfance, non pour attendrir, mais pour désarmer.
Une innocence mise en scène, maîtrisée, magnifiée.

À la nuit tombée, le rêve prend corps.
Sur le miroir d’eau, les silhouettes glissent, parées des créations haute couture signées Maria Grazia Chiuri.
Pretty Yende, en robe noire, élève l’instant. Debussy, Charpentier, Gounod. Le feu d’artifice scelle la féerie.

Diorexquis, c’est une immersion sensorielle, une œuvre à part entière, emplie d’émotion et de virtuosité, pensée pour quelques privilégiés.

Et la preuve en est : au sommet du luxe, le vrai pouvoir n’est pas de séduire tous les regards, mais de toucher ceux qui savent encore rêver.

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