Malgré une hausse du nombre de transactions, le marché mondial de l'art chute en 2024

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Art Basel et UBS ont élaboré un nouveau rapport sur le marché mondial de l'art en 2024 qui connaît une baisse de la valeur totale de ses ventes de -12% avec une forte chute en Chine.

Moins de ventes en valeur, plus de transactions

Les performances du marché mondial de l'art sont en demi-teintes. Selon le récent rapport d'Art Basel et d'UBS, publié par Arts Economics, 2024 signe la 2ème année de ralentissement des ventes avec 2023 après une forte reprise post-pandémique jusqu'en 2022. Le chiffre d'affaires du secteur est estimé à 57,5 milliards de dollars l'année passée, soit une baisse de la valeur totale de -12%. Malgré une hausse du nombre de transactions de +3%, les ventes mondiales d'art ont été pénalisées par le marché haut de gamme qui a connu des difficultés. Pourtant, les revenus de l'industrie plus abordable ont enregistré de solides progressions : les petits marchands (moins de 250 000 dollars de chiffre d'affaires) ont même signalé une croissance annuelle de +17%.

Touchées par ce déclin du marché de l'art, les ventes en ligne ont chuté de -11% en 2024 pour atteindre 10,5 milliards de dollars. Un chiffre qui reste bien en deçà de celui des quatre dernières années mais toujours largement supérieur à celui d'avant la pandémie de 2019, preuve de l'attrait pour l'achat sur internet post Covid-19. Le rapport met aussi en avant l'augmentation des nouveaux acheteurs. Les concessionnaires ont indiqué que 44% de leur clientèle n'était pas dans leur base de données clients et que 38% des consommateurs étaient des primo-accédants, soit une hausse de +5% par rapport à 2023. 

-31% de ventes en Chine

Si le secteur mondial de l'art connaît quelques mutations ces dernières décennies, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine continuent de dominer le marché avec une part combinée de 76% en 2024. Les États-Unis (43% du marché mondial) demeurent le principal centre pour la vente d'œuvres d'art onéreuses mais se sont repliés de -9% l'année précédente à 24,8 milliards de dollars, notamment en raison des incertitudes politiques.

©Arts Economics

Le Royaume-Uni, deuxième marché le plus important (18%), a vu ses ventes baisser de -5% en 2024 à 10,4 milliards de dollars. Comme les États-Unis, le marché britannique est une base mondiale importante pour les ventes d’œuvres d’art à prix élevé et a été impacté par le refroidissement de ce segment.

La dynamique en Chine (15% des parts mondiales) a été encore plus à la baisse avec une chute de -31% à 8,4 milliards de dollars, ce qui représente le plus bas niveau du pays depuis 2009. Mais cette décroissance pourrait être limitée à l'avenir par les jeunes consommateurs chinois, très au fait du monde de l'art. "Il se passe des changements culturels en Chine, au-delà de la question des moyens" expliquait Françoise Hernaez, directrice conseil luxe chez Kantar Insights, dans une récente interview pour le Journal du Luxe. Une appétence pour le milieu artistique qui pourrait booster les ventes dans les années à venir. Et si la croissance a ralenti dans de nombreuses autres régions d'Asie, comme en Corée du Sud (-15%), le Japon a tiré son épingle du jeu avec une progression des ventes de +2%.

Enfin, en France (7% du marché mondial et premier pays européen), le chiffre d'affaires a reculé de -10% à 4,2 milliards de dollars. L'Allemagne, la Suisse et l'Italie ont quant à eux enregistré des baisses de -4%, -3% et -10%. Sur l'ensemble de l'UE, les revenus du secteur de l'art ont diminué de -8% à 8,3 milliards de dollars.

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