Les consommateurs américains de luxe deviennent plus exigeants dans leurs dépenses
Publié le par Pauline Duvieu
Selon la nouvelle enquête trimestrielle "Saks Global Luxury Pulse", les clients américains de luxe se sentent nettement moins optimistes quant à l'économie et se montrent de plus en plus prudents. L'intention des consommateurs de dépenser dans ce secteur a ainsi atteint son plus bas niveau depuis deux ans.
Les consommateurs américains de luxe moins sereins
Anciennement connue sous le nom de Saks Luxury Pulse suite à l'acquisition de Neiman Marcus et Bergdorf Goodman par Saks Global, l'enquête trimestrielle aujourd'hui nommée Saks Global Luxury Pulse réalisée par le détaillant multimarques de luxe démontre une certaine prudence dans la consommation des clients haut de gamme. Sur les 1.250 acheteurs américains interrogés fin avril 2025, seulement 28% ont déclaré se sentir optimistes quant à l'économie, soit une baisse de 13 points par rapport au rapport de janvier dernier et une chute de 17 points comparée à la même période de l'année dernière.
32% du panel s'est dit serein (diminution de 22 points par rapport à avril 2024) et 36% d'entre eux se sentent préparés (moins 20 points) face à ce contexte économique fluctuant. Malgré cette baisse globale d'optimisme, la majorité des consommateurs de luxe américains sont confiants quant à leurs finances personnelles, notamment et non sans surprise chez les personnes ayant un plus fort revenus (200.000 dollars ou plus).
Un déclin des intentions d'achat
De cette situation morose découle un déclin des intentions d'achat. 47% des répondants prévoient de dépenser autant ou plus dans les produits de luxe au cours des trois prochains mois, soit le niveau le plus bas depuis le début de ces études en avril 2023. Même la typologie de client la plus riche (plus de 200.000 dollars) suit cette mouvance. L'amélioration de la situation économique et l'augmentation de leurs investissements sont les principaux leviers qui pourraient les inciter à consommer davantage, complétés par les soldes, les promotions, la progression des revenus ou une occasion spéciale.
"La volonté du consommateur de luxe d'augmenter ses dépenses premium en fonction de facteurs macroéconomiques et de style de vie démontre sa résilience" indique le rapport. Sur le consommateur haut de gamme, Emily Essner, présidente et directrice commerciale de Saks Global, déclare qu'il "est généralement le dernier à entrer et le premier à sortir de ces périodes d'incertitude". "Nous sommes convaincus qu'il adoptera le luxe à mesure que la situation économique s'améliorera" poursuit-elle.
Le bilan de "Saks Global Luxury Pulse" coïncide avec le dernier rapport du cabinet Bain & Company et de la fondation Altagamma qui indique que les États-Unis traversent une phase d'attentisme. Le marché mondial des biens personnels de luxe pourrait connaître un ralentissement inédit en 2025 avec un recul allant de -2 à -5 %.