Étude : Les influenceurs montent en puissance dans la valorisation des marques de beauté luxe et prestige
Publié le par Journal du Luxe
Le poids des influenceurs ne cesse de croître dans la performance médiatique des marques de beauté de luxe et de prestige. Selon un récent rapport de Launchmetrics, ils s'imposent comme le levier le plus dynamique d'un secteur en pleine mutation, où la concurrence s'intensifie à tous les niveaux.
Un marché fragmenté et un rayonnement médiatique au ralenti
Porté par une multiplication des marques, des catégories et des innovations produit, jamais l'univers de la beauté n'a été aussi dense.
Pourtant, d’après l'étude The Beauty Industry Growth Playbook de Launchmetrics, la valorisation médiatique du secteur - tous segments confondus - marque le pas : après un bond de +43 % entre 2023 et 2024, la croissance du MIV (Media Impact Value), indicateur attribuant une valeur monétaire à chaque post, interaction ou article, se limite à +5 % sur les neuf premiers mois de 2025. Une progression qui reflète un rayonnement médiatique plus difficile à maintenir dans un écosystème saturé.
La beauté de luxe portée par Dior, YSL et Chanel… et par l'influence
Avec une croissance de son MIV limitée à +1% sur la période, le segment luxe reste pourtant l'un des plus puissants médiatiquement avec 4,6 milliards de dollars de MIV. Il est dominé par trois griffes phares : Dior Beauté, Yves Saint Laurent et Chanel.
Le maquillage concentre 63% de sa performance médiatique, suivi par le parfum (25 %). En progression de +133%, les soins capillaires signent la plus forte accélération, illustrant la capacité des grandes Maisons à explorer de nouveaux territoires.
Dans ce paysage, les influenceurs jouent un rôle déterminant : ils représentent 59% du MIV généré par les marques de beauté luxe. Leur part de voix est la seule en progression (+5%), tandis que les médias traditionnels, les célébrités, les partenaires et les canaux owned media reculent. L'étude souligne particulièrement la montée en puissance des profils mid-tier et des micro-influenceurs, révélant une stratégie d'implantation dans des communautés variées, au-delà des figures de premier rang habituelles.
Une influ-beauty qui se confirme sur les segments prestige et mass market
Une dynamique comparable s'observe sur le segment prestige, dont le MIV recule légèrement (-2%) mais reste particulièrement élevé, lui aussi à 4,6 milliards de dollars. MAC, Lancôme et NARS composent le trio de tête du rayonnement médiatique.
Sur ce segment, les influenceurs sont encore plus centraux : ils génèrent 71% du MIV, avec une part de voix en légère progression (+1%).
La tendance s’amplifie également sur les autres segments :
- mass market : 65 % du MIV, en hausse de +10%
- marques de célébrités : 77%, +11%
- dermo-cosmétique : 61%, +22%
Seule nuance chez les marques dites "indie" : si l'influence représente 75% de leur MIV, cette part n'a pas progressé depuis le début de l'année (0%), contrairement aux médias traditionnels (+39%). Une preuve de la montée en crédibilité de ces acteurs émergents, au-delà du digital.
Vers un nouvel équilibre entre influence, visibilité et crédibilité
Cette montée en puissance des influenceurs, tous segments confondus, révèle une transformation structurelle du secteur de la beauté : le pouvoir prescripteur ne repose plus uniquement sur les figures majeures, mais se diffuse dans des communautés plus ciblées, engagées et perçues comme plus authentiques, renforçant la performance médiatique des marques qui savent les activer.
Dans ce contexte, les marques de luxe et de prestige doivent trouver un nouvel équilibre : rester visibles et pertinentes dans un écosystème médiatique saturé, tout en préservant leur exigence d'exclusivité, et en renforçant leur capacité d'engagement face à des concurrents plus agiles, portés par des contenus plus spontanés et particulièrement appréciés par une clientèle - notamment Gen Z - toujours plus volatile.
L'intégralité de l'étude Launchmetrics The Beauty Industry Growth Playbook est accessible ici.