102 000 euros pour un homard : Jeff Koons signe une œuvre insolite avec Bernardaud

Publié le par Journal du Luxe

L'artiste américain collabore avec la manufacture française pour transformer son iconique Lobster en une sculpture de porcelaine. Une pièce en édition limitée, entre hommage au surréalisme et virtuosité artisanale.

Un homard inspiré par les fastes de Versailles

Des arts culinaires aux arts de la table. Alors que le homard agrémentera sans doute certains menus de fêtes en cette fin d'année, celui de Bernardaud se dégustera... des yeux.

La Maison de porcelaine s'associe à l'artiste Jeff Koons pour donner vie à Lobster, une création inspirée de son célèbre crustacé gonflable.

Présentée en 99 exemplaires et cinq épreuves d'artiste, la pièce a ici été pensée comme un centre de table : un parti-pris aux allures de retour aux sources alors que l'oeuvre initiale de Koons, née il y a une quinzaine d'années, avait été inspirée par les travaux de Marcel Duchamp et de Salvador Dali, mais surtout par la grandeur des banquets du château de Versailles et notamment les surtouts de tables chers à Louis XIV. 

Étendu sur 85 centimètres, ce homard révèle ici une fonctionnalité nouvelle en dissimulant treize compartiments dans ses pinces et sa carapace. 

©Bertrand Bozon
©Bernardaud

Savoir-faire et culture pop

"Le luxe, pour nous, est de prendre le temps de bien faire les choses", expliquait il y a quelques mois Frédéric Bernardaud, Directeur de la création, dans un entretien accordé au Journal du Luxe.

Cette réalisation lui aura donné raison : défis de moulage, d'assemblage, de recherche colorimétrique mais aussi d'émaillage afin de figurer le modèle gonflable original... Près de huit années auront été nécessaires au développement de cette création insolite qui a mobilisé l'expertise de plus de quarante artisans de la manufacture

Jeff Koons ©Thierry Laporte

Lobster s'adresse avant tout aux collectionneurs et amateurs d'art contemporain. Pièce d'exception, manifeste d'un dialogue entre industrie du luxe et création artistique, elle se veut aussi illustrer la capacité des manufactures françaises à se réinventer en s'ouvrant à la culture pop et aux artistes les plus emblématiques de leur époque.

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