« Le luxe doit retrouver le sens, la rareté et l’élévation » Jean-Philippe Braud, Grand Prix de la Haute Joaillerie

Avant tout, parce qu’il fallait combler un manque. Cela peut paraître incroyable, mais personne n’avait encore pensé - ou osé - rassembler les plus grandes Maisons autour d’une célébration d’envergure. La Haute Joaillerie est un art qui méritait son "sommet".

Ensuite, parce que nous vivons un tournant du luxe. Après une décennie dominée par la désirabilité et la saturation, le luxe doit retrouver du sens, de la rareté et de l’élévation. La Haute Joaillerie incarne de façon pure ce luxe suprême et authentique, dont les fondamentaux sont le savoir-faire, la culture, l’intemporalité et la transmission.

C’est pourquoi nous avons conçu ce Grand Prix comme une célébration qui réunit tous les acteurs de la filière : des pays producteurs de pierres jusqu’aux Maisons et leurs égéries, mais aussi les têtes couronnées, les grandes institutions, les collectionneurs et les clients de ces créations d’exception.

En 2025, il était temps d’offrir à ce secteur une scène mondiale qui, non seulement mette ces objets uniques en lumière, mais raconte aussi en quoi ils inspirent bien au-delà de leur propre univers et ce qu’ils apportent : de la beauté, de l’émotion, un héritage.

Avec la SBM, nous avons conçu le GPHJ comme un manifeste : affirmer que la Haute Joaillerie n’est pas seulement un marché, mais un art majeur du XXIe siècle.

À l’image de ces deux rendez-vous qui sont bien plus que de simples événements – de véritables "légendes vivantes" où se rencontrent excellence, rêve et reconnaissance mondiale – le GPHJ a vocation à devenir, pour la Haute Joaillerie, un lieu de légitimation et de consécration. Ce doit être aussi un moment magique, une fête inoubliable.

C’est pourquoi nous avons confié à l’une des figures montantes de la haute gastronomie monégasque, le chef multi-étoilé Marcel Ravin (Blue Bay et Elsa), la conception d’un dîner d’exception. Par les gestes, les savoir-faire et la créativité qu’il déploiera, ce dîner racontera une histoire en résonance avec le grand art joaillier et les talents réunis dans la salle. Il doit marquer les esprits et les imaginaires.

Nous souhaitons offrir à ce secteur discret et méconnu une scène médiatique à la hauteur de son importance patrimoniale et de son influence sur la création mondiale.

En un mot : avec le GPHJ, nous dotons la Haute Joaillerie d’un rendez-vous annuel qui fait rayonner toute sa puissance culturelle, économique et symbolique.

La Haute Joaillerie repose sur un écosystème historique et extraordinaire :

les grands groupes qui portent la puissance internationale et les savoir-faire patrimoniaux,

les artisans qui incarnent la précision du geste, l’ancrage historique et l’âme du métier,

et les jeunes talents qui apportent l’audace et la vision de demain.

Cette diversité est la clé de l’énergie actuelle et de l’avenir de la Haute Joaillerie. C’est pourquoi le GPHJ veut réunir tous les acteurs dans un grand moment de partage, de rencontre et de dialogue créatif, et incarner une vision fédératrice et transformatrice qui conjugue puissance et fragilité, tradition et nouveauté.

L’essence de la Haute Joaillerie est – et doit rester – la rareté. Mais elle représente aussi un pan majeur de notre patrimoine culturel, ainsi qu’une source d’inspiration et de rêve. C’est pourquoi il est important de l’ouvrir au monde. La Haute Joaillerie n’est pas faite pour tous, mais elle peut toucher chacun.

En ouvrant une partie de l’événement au public, le GPHJ veut créer une résonance au-delà du cercle des connaisseurs : offrir au grand public un accès à la beauté, à l’émotion, à la pédagogie des savoir-faire, et renforcer la légitimité du secteur comme patrimoine culturel universel, au même titre que l’opéra, le cinéma ou l’art contemporain.

Le luxe de demain ne sera pas seulement désirable : il sera responsable. Le GPHJ veut être un catalyseur de cette mutation, en célébrant les créations qui allient innovation esthétique et exemplarité éthique (traçabilité, sourcing, circularité). Nous avons la chance de compter parmi nos partenaires le Natural Diamonds Council.

Cette célébration est aussi une façon d’encourager les Maisons et les artisans à faire de la durabilité non pas une contrainte, mais un levier créatif, en donnant de la visibilité aux démarches pionnières qui prouvent que l’ultra-luxe peut être aussi ultra-conscient.

Le GPHJ veut démontrer qu’il n’existe pas de contradiction entre l’exception et la responsabilité, mais au contraire une complémentarité vertueuse. Je souhaite que le GPHJ ne soit pas un simple prix, mais un tournant culturel pour la Haute Joaillerie : un manifeste d’un luxe en pleine transformation – rare, exigeant, intime, mais aussi responsable et fédérateur.